Expectations, standards, and requirements in higher education vary from country to country. In the third episode of the Knowledgeable Youth podcast Ukrainian students embark on the complex subject of tertiary education.
Ukraine: le paralympisme au coeur du conflit avec la Russie
L’Ukraine a terminé 3eme au classement des médailles aux jeux paralympiques de Rio malgré le conflit qui les a privés de leur centre d’entrainement d’été en Crimée, annexée par la Russie depuis deux ans. Le sport et le paralympisme constituent un enjeu dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie.
Pour l’Ukraine, les compétitions internationales ne sont pas seulement des enjeux sportifs. Le classement du pays dans les grands rendez-vous du sport sont aussi des armes politiques pour montrer que le pays malgré l’amputation d’une partie de son territoire reste une puissance importante. Les jeux paralympiques n’échappent pas à cette logique et l’Ukraine fait tout pour montrer qu’elle est bien présente.
Avant les jeux de Rio, l’équipe paralympique a été privés du centre d’entrainement spécialisé sur le handisport de Yevpatoria a dû s’entrainer dans des petites structures moins appropriées. Pourtant, les athlètes ukrainiens sont arrivés 3e du classement avec 117 médailles dont près des trois quarts (74) en natation. L’Ukraine mise à l’évidence sur les disciplines qui “rapportent”, celles où on peut acquérir le plus de médailles possible.
Ainsi le pays a investi sur la natation mais aussi sur d’autres sports individuels, en particulier le judo et l’athlétisme afin de briller aux yeux du monde.
Rencontre avec deux représentants de cette délégation, un nageur et un judoka.
Jaroslav Denysenko
Agé de 25 ans le nageur Jaroslav Denysenko a remporté 4 médailles d’argent aux Jeux Paralympiques de Rio. Originaire de la région de Kiev, la capitale ukrainienne, il souffre d’une déficience visuelle de catégorie SM13 ce qui ne l’a jamais empêché d’envisager cette carrière. Bien au contraire
“Représenter l’Ukraine, je nourrissais ce rêve depuis les Jeux Olympiques d’Atlanta. A l’époque j’avais 5 ans”.
A force d’entrainement et de volonté, il intègre l’équipe paralympique nationale à l’âge de 12 ans. En 2013 il participe à sa première compétition internationale à Montréal et en 2016, il affronte des adversaires de taille à Rio.
“Porter le maillot national c’est encore plus important aujourd’hui face au conflit dans l’Est. Notre pays rencontre des problèmes économiques, financiers mais nous sommes toujours une équipe aussi forte. Quoi qu’il arrive nous visons l’excellence.”
Lorsqu’on l’interroge sur la disqualification de l’équipe russe, il répond sans hésiter. “Cela ne m’a pas particulièrement touché. J’ai l’habitude de m’entrainer avec des Russes, je nage toujours plus vite qu’eux. Nous serions arrivés à la même place même si les Russes avaient été là.”
Le jeune homme apprécie le soutien de sa famille et insiste sur les facilités que le gouvernement accorde aux athlètes en leur fournissant équipements et en leur facilitant l’accès aux lieux d’entrainement.
Son prochain objectif est de gagner une médaille d’or dans une compétition européenne et de se préparer pour Tokyo.
Dmytro Solovey
A 23 ans le judoka (-73 kg) Dmytro Solovey vient de gagner une médaille d’argent à Rio. Pour lui le judo est bien plus qu’un sport. “Le judo c’est la vie. J’aime les valeurs qu’il véhicule : le courage, le respect. C’est une pratique qui rend fort, qui apporte énormément dans la vie quotidienne.”
Encouragé par sa mère, il s’initie à ce sport dès l’âge de 8 ans dans sa région natale la Crimée. Il intègre l’équipe paralympique à 16 ans avant de se présenter à son premier championnat en Turquie à Antalya en 2010. “Lorsque j’ai compris que j’avais été sélectionné pour les jeux paralympiques de Londres, c’est devenu mon principal objectif.”
Judoka à plein temps, il est, cependant plus critique que Ioroslav Demysenko quand il s’agit de parler de la condition des athlètes paralympiques. “Le judo c’est mon job, ma manière de gagner ma vie. Contrairement à d’autres pays en Ukraine nous touchons un salaire mensuel. Mais il est insuffisant (environ 136 euros par mois)1 pour vivre si l’on ne gagne pas de compétition et les récompenses qui vont avec.”
Pour ces Jeux, la couverture médiatique a été plus importante, probablement en raison du conflit. “Toutes les compétitions de judo ont été retransmises, j’ai ressenti une énorme pression, j’avais l’impression de ne pas avoir le droit à l’erreur. Mais en même temps cela m’a donné énormément d’énergie”. Accueillie de manière triomphale à l’aéroport, la délégation a défendu les couleurs de l’Ukraine, et mené le combat sur un autre terrain.
Salaire moyen 340 euros
Published 13 December 2016
Original in French
First published by VivreFM
Contributed by Stephanie Chemla / Melanie Challe © Stephanie Chemla / Melanie Challe / VivreFM / Eurozine
PDF/PRINTIn focal points
- The war in Ukraine, and the fight for minds
- The shadow of the far Right in Ukraine
- Ordinary global brutalism: Or, made in a Ukrainian superblock
- Underground clubs and startups: On Kyiv's subcultural revolution
- Survivor's guilt: Navigating memory in Ukraine
- Some splashes of colour against the war
- The contradictions of a revolution
- A tale of at least two languages
- Time to reboot the political scene?
- "Take your kids and go away"
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