Les avatars de la mémoire en situation postcoloniale
Entre amnesie et hypermnesie
Même si les actes héroïques sont glorifiés dans l’histoire officielle, dans le vécu de l’acteur (le porteur d’armes), la trace de la mort reste pour toujours dans la mémoire (et même dans la conscience). Quelles que soient les circonstances, il y a la nécessité impérative de s’inscrire dans une logique transcendante qui permettrait de surmonter l’acte (l’idée de l’acte comme l’acte lui-même) et ses effets sur la conscience. C’est la reconnaissance qui est censée jouer ce rôle : “A ses valeureux enfants, la nation reconnaissante…”. Que se passe-t-il quand cette reconnaissance de la nation est oblitérée par l’oubli ? Que se passe-t-il quand la mémoire des luttes intestines et des purges en situation de guerre de libération s’efface ou quand un événement fortuit la ramène à la surface ? Juste mémoire ou juste oubli ?