Visualités, virtualités et trauma
Temporalités de la guerre à distance
D’un point de vue technique, j’ai été actif en zone de guerre tous les jours. C’est-à-dire que je n’étais pas moi-même personnellement en danger, mais j’affectais directement les vies des gens de là-bas, tous les jours.
Cela va avec un certain stress : devoir faire feu, devoir voir quelques-unes des morts…, voir ce qui se passe. Avoir des angoisses. Revenir sur certaines situations ou incidents, encore et encore et encore. Des mauvais rêves. Pertes de sommeil. Vous savez, ce n’est pas comme jouer à un jeu vidéo. Vous ne pouvez pas l’éteindre. C’est toujours là. Il y avait beaucoup de stress, ce qu’on appelle une sorte de stress virtuel.
Voix d’un pilote de drone Predator dans le film de Omer Fast, 5000 Feet is the Best, 2011